HISTORIQUE D'ALASSANE DRAMANE OUATTARA

Publié le par MOUKILI LE LION

ado

Alassane Dramane Ouattara, surnommé « ADO », né le 1er janvier 1942 à Dimbokro (près de la capitale Yamoussoukro), est un homme d'État ivoirien.

Économiste de profession, il est Premier ministre de Côte d'Ivoire de 1990 à 1993 et président du Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire (RDR) depuis 1999. Il ne peut pas se présenter aux élections présidentielles de 1995 et 2000 à cause du concept d'ivoirité. Candidat à l'élection présidentielle de 2010, il est élu président de Côte d'Ivoire selon la Commission électorale indépendante et la quasi-totalité de la communauté internationale. Devant le refus du président sortant, Laurent Gbagbo, de quitter le pouvoir, ses forces procèdent à son arrestation le 11 avril 2011. Alassane Ouattara exerce dès lors pleinement ses fonctions de chef d'État.

Il est le fils de Dramane Ouattara, commerçant et transporteur prospère, et descendant de Sékou Oumar Ouattara (1665-1745), fondateur de l'empire Kong, à cheval sur le Mali, le Ghana, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire[1],[2].

En 1984 Alassane Ouattara, alors vice-gouverneur de la BCEAO à Dakar[3], rencontre Dominique Nouvian, femme d'affaires qui gère les propriétés immobilières du président ivoirien Félix Houphouët-Boigny et de son homologue gabonais Omar Bongo au sein du groupe Aici et gère les franchises Jacques Dessange aux États-Unis. Il l'épouse le 24 août 1991, à la mairie du XVIe arrondissement de Paris[4].

Carrière d'économiste

Après un doctorat en économie aux États-Unis, au Drexel Institute of Technology et à l'Université de Pennsylvanie, il devient économiste au FMI (directeur du département Afrique de 1984 à 1988) puis occupe le poste de gouverneur de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) de 1988 à 1990[5]. En 1990, il est appelé pour résoudre la crise économique qui frappe la Côte d'Ivoire en tant que président du comité interministériel de la coordination du programme de stabilisation et de relance économique, puis en tant que Premier ministre à partir du 7 novembre.

Débuts en politique

Comme Premier ministre, il mène une politique de rigueur budgétaire qui est durement ressentie par la population ; mais il finit par assainir les finances publiques[réf. nécessaire]et redonner confiance aux bailleurs de fonds. Il crée également la carte de séjour pour les travailleurs étrangers. Pendant cette période, l'opposant Laurent Gbagbo, arrêté à la suite d’une manifestation pacifique, est condamné le 6 mars à deux ans de prison. Le député Gbagbo et les autres condamnés, dont son épouse Simone Gbagbo et son fils ainé Michel Gbagbo, seront amnistiés fin juillet 1992, par le président Félix Houphouët-Boigny. Remplacé de son poste de Premier ministre par Daniel Kablan Duncan en 1993, Alassane Ouattara devient l'année suivante directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI).

ADO de par son parcours professionnel au sein de grandes institutions financières, jouit d'une bonne réputation auprès des organisations financières internationales. Il est très populaire dans le Nord du pays et possède une assise politique réelle à l'issue des élections municipales en 2001.

Opposant

Ses partisans, désormais très nombreux dans le pays, le désignent comme président du Rassemblement des républicains (RDR) en 1999[6], parti fondé par le député Djéni Kobina cinq ans auparavant[7].

En 1995, Laurent Gbagbo conduit un boycott actif des élections contre une Constitution ne permettant pas des élections démocratiques (absence de commission indépendante électorale, absence du bulletin unique de vote, etc.). Cette Constitution, en fondant l'éligibilité de tout candidat à la présidence sur la nationalité ivoirienne de son père et de sa mère (concept d'ivoirité), empêche toute candidature d'Alassane Ouattara.

À cette époque, le parti dont Ouattara est membre, dirigé par Djéni Kobina, et celui de Laurent Gbagbo forment un même bloc : le Front républicain. Plusieurs membres du Front républicain sont réprimés et emprisonnés par le régime du président Henri Konan Bédié, élu en 1995.

À Noël 1999, une mutinerie éclate à Abidjan. Le général Robert Guéï prend la tête du mouvement qui se transforme en coup d'état contre le président Bédié. Les prisonniers de la MACA, la maison d'arrêt civil d’Abidjan, sont tous libérés, y compris les prisonniers politiques dont ceux du RDR. Ouattara rentre de Paris. Guéi installe un gouvernement dit “de transition”, composé de militaires et de civils, dont une majorité de RDR, au point que le FPI refuse dans un premier temps d’y participer, jugeant qu'il s'agit d'« un gouvernement RDR ». Ouattara parle de « révolution des œillets».
Les supposées tensions ethniques s’estompent, puisque le nouveau gouvernement compte (comme le précédent) à peu près autant de musulmans que de chrétiens (l’appartenance religieuse n’ayant jusque là jamais servi de critère en Côte d’Ivoire). Une commission consultative est formée par les militaires, avec des représentants de tous les partis, pour rédiger une nouvelle Constitution à soumettre à référendum dans les plus brefs délais.

Il s’avère que les propositions de la commission concernant les conditions de nationalité pour se présenter à la présidence de la République ne constituent pas un assouplissement par rapport à celles de la Ire République, d’où des tensions qui débouchent sur le départ du gouvernement des ministres RDR, qui y étaient majoritaires au lendemain du coup d’État. Le climat social se dégrade et les partisans de Alassane Ouattara sont victimes d'intimidations, d'enlèvement et de meurtres de la part des militaires.[réf. nécessaire]

Alassane Ouattara voit alors sa candidature à l’élection présidentielle à nouveau écartée par la Cour suprême, qui s'appuie sur la nouvelle Constitution (adoptée par référendum par plus de 50 % du corps électoral à une majorité de 86 % des suffrages exprimés en 2000)[8]. Cette situation contribue à provoquer des troubles qui feront des milliers de victimes dans le pays, dont le tristement célèbre « charnier de Yopougon » au lendemain des élections qui portent après plusieurs contestations Laurent Gbagbo à la tête du pays. 54 personnes supposées par l'opposition d'être toutes originaires du Nord et supposées être des partisans de Ouattara sont trouvées assassinées[9].

Quelques mois plus tard, pendant le mandat de Laurent Gbagbo, sa candidature est encore rejetée par la cour suprême pour les élections législatives alors qu'il était candidat dans la ville de Kong. Le RDR décide un boycott violent des élections législatives, mais le mouvement subversif initié bute contre la fermeté du pouvoir légal : les législatives se tiendront sans le RDR. Suite aux différents troubles, le président ivoirien instaure un Forum pour la réconciliation nationale (9 octobre-18 décembre 2001), réunissant les principaux responsables politiques du pays.

À la suite de la tentative de coup d'État militaire du 19 septembre 2002, Alassane Ouattara manque de peu d'être assassiné : alors que sa propriété, située sur les bords de la lagune Ébrié à Cocody, est incendiée et pillée par les partisans de Laurent Gbagbo, il parvient à se réfugier à l'ambassade d'Allemagne, voisine de sa résidence[10],[2]. À partir de cette date, une rébellion partie du Nord occupe la moitié nord du pays (voir guerre civile de Côte d'Ivoire). S'estimant menacé à Abidjan, Alassane Ouattara prend alors le chemin de l'exil vers la France.

Après avoir signé les accords de paix de Linas-Marcoussis, d'Accra II puis III, Alassane Ouattara, les rebelles des Forces nouvelles, Henri Konan Bedié et le président Gbagbo sont engagés dans un nouveau processus de médiation sous l'égide de l'Union africaine. À terme ce processus doit permettre d'avancer vers l'application des accords de Marcoussis et d'Accra III ainsi que l'organisation d'élection présidentielle transparente et ouverte à tous en octobre 2005.

Le 15 janvier 2005, la direction du Rassemblement des Républicains a annoncé qu'Alassane Ouattara serait son candidat pour l’élection présidentielle prévue en octobre 2005. Devant les questions sur la légitimité de cette candidature, le secrétaire général adjoint du parti indique que la candidature devra être confirmée par un vote des militants dans les mois à venir. L'élection présidentielle est repoussée à plusieurs reprises.

Le 26 janvier 2006, Ouattara revient[11] de son exil volontaire en France pour mener campagne en vue de l'élection présidentielle à venir[12].

Président de la République de Côte d'Ivoire

Élection présidentielle de 2010

Alassane Ouattara est candidat à l'élection présidentielle de 2010. Au premier tour, le 31 octobre, il obtient 32 % des voix, se plaçant en seconde position derrière le candidat sortant, Laurent Gbagbo, qui rassemble 38 % des suffrages. Il aborde le second tour de l'élection présidentielle avec le soutien d'Henri Konan Bédié, arrivé en troisième position avec 25 % des voix. Tous deux inscrivent leur campagne commune de second tour dans la filiation de Félix Houphouët-Boigny, l'ancien président de la République. Le 2 décembre 2010, Alassane Ouattara est annoncé selon les résultats provisoires vainqueur avec 54,1 % des voix par la Commission électorale indépendante, qui n'est cependant pas habilitée à prononcer les résultats définitifs, rôle du Conseil constitutionnel. Ce même jour, le Conseil constitutionnel, composé presque exclusivement de partisans de Laurent Gbagbo, invalide ces résultats et proclame le président sortant réélu avec 51,45 % des suffrages le lendemain[13] en invalidant les résultats dans sept départements du Nord (soit 13 % des votants). La représentante de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, considèrent pour leur part que le vainqueur de l'élection est Alassane Ouattara[14]. Les présidents français Nicolas Sarkozy et américain Barack Obama appellent également Gbagbo à s'incliner[15].

Le 4 décembre, Alassane Ouattara reconduit le Premier ministre Guillaume Soro dans ses fonctions, après que celui-ci a reconnu son élection et remis sa démission à Laurent Gbagbo. Soro forme alors son nouveau gouvernement le 6[16].

Tensions après le scrutin
Article détaillé : Crise ivoirienne de 2010-2011.

Avec son gouvernement, ses conseillers et ses proches, Alassane Ouattara est reclus au Golf Hôtel, assiégé par les forces de Laurent Gbagbo[2]. Refusant initialement le recours à la force pour faire quitter le pouvoir à Laurent Gbagbo[2], il obtient le soutien de nombreux États étrangers, ainsi que celui d'instances économiques et financières tant régionales (Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest) qu'internationales, et parvient à paralyser l'économie et assécher les finances de l'État ivoirien, notamment les zones encore contrôlées par son adversaire[17].

Cependant, cette situation ne satisfait aucun des protagonistes et les esprits finissent par s'échauffer de nouveau. Les combats éclatent à Abidjan à la fin du mois de février 2011 entre le « Commando invisible » pro-Ouattara et l'armée régulière. Puis, début mars, la tension gagne l'ouest du pays, où les Forces nouvelles prennent le contrôle de nouveaux territoires. L'ensemble du front finit par s'embraser à la fin mars, et les forces pro-Ouattara, rebaptisées « Forces républicaines de Côte d'Ivoire » et placées sous le commandement du colonel Patrice Kouassi, prennent Yamoussoukro, la capitale politique du pays, le 30 mars. Le sud du pays est ensuite conquis en quelques heures et les troupes de Ouattara entrent dans Abidjan, sans rencontrer de réelle résistance, l'armée régulière et la gendarmerie ayant abandonné Gbagbo et se rangeant aux côtés de Ouattara. Laurent Gbagbo et son épouse se retranchent dès lors dans le palais présidentiel d'Abidjan, protégés par un dernier carré de fidèles. La résidence est assiégée par les forces pro-Ouattara jusqu'à ce que Laurent Gbagbo soit arrêté, avec son épouse Simone, le 11 avril 2011, puis transféré à Korhogo quelques jours plus tard.

Exercice du pouvoir

Les médias insistent sur le fait qu'Alassane Ouattara doit avant tout rétablir la sécurité et réconcilier les Ivoiriens, divisés par plusieurs mois d'une crise qui a provoqué des centaines de morts[18]. Le jour même de l'arrestation de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara prononce une allocution dans laquelle il annonce sa volonté de créer une « commission vérité et réconciliation qui fera la lumière sur tous les massacres, crimes et autres violations des droits de l’homme » et appelle « à s'abstenir de toute acte de représailles et de violences »[19]. Deux jours plus tard, il affirme avoir pris contact avec le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo, pour engager des investigations sur les massacres commis[20]. En outre, pour redresser l'économie (4 400 milliards de francs CFA ont été perdus pendant la crise, la croissance a chuté à - 8 %, les exportations de cacao ont été stoppées), il propose notamment un plan d'urgence de 45 milliards de francs CFA[21].

Dates clés de sa carrière

  • Avril 1968 - août 1972 : économiste au FMI à Washington
  • Août 1973 - février 1975 : chargé de mission au siège de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) à Paris
  • Février 1975 - décembre 1982 : conseiller du gouverneur et directeur des études de la BCEAO à Paris puis à Dakar
  • Janvier 1983 - octobre 1984 : vice-gouverneur de la BCEAO à Dakar
  • Novembre 1984 - octobre 1988 : directeur du département Afrique au FMI à Washington
  • Octobre 1988 - décembre 1990 : gouverneur de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest à Dakar
  • Avril à novembre 1990 : président du comité interministériel de la Coordination du programme de stabilisation et de relance économique de la Côte d'Ivoire
  • Novembre 1990 - décembre 1993 : Premier ministre de Côte d'Ivoire
  • Mai 1994 - juillet 1999 : directeur général adjoint du Fonds monétaire international
  • 2 décembre 2010 : Alassane Ouattara se proclame vainqueur de l'élection présidentielle après l'annonce des résultats provisoires par le président de la commission électorale indépendante.
  • 4 décembre 2010 : il prête serment « en qualité de président de la République de Côte d'Ivoire » et reconduit Guillaume Soro au poste de Premier ministre.

Publié dans CÔTE D'IVOIRE

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B
Si Cela Est Vrai Pourquoi Ont Traite Alassane De Burkinabé?
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